"C'est mettre les autres en danger" : la colère d’un médecin face au non-respect des consignes contre le coronavirus
BFMTV il y a 4 heures. Le 16 mars 2020
"C'est mettre les
autres en danger" : la colère d’un médecin face au non-respect des
consignes contre le coronavirus
Le médecin a tenu à
fustiger ceux qui ne respectent pas les recommandations des autorités
sanitaires, évoquant même un "manque de civisme", qu'on pourrait
"collectivement payer très cher."
Les Français ont-ils
pris la mesure de l'épidémie qui sévit actuellement dans le pays ? Au lendemain
de l'annonce de la fermeture des lieux accueillant du public mais "non
indispensables", les images de personnes massées dans des marchés ou dans
des parcs ce dimanche ont fait bondir de nombreux médecins.
Invitée dans la soirée
sur le plateau de BFMTV, le Dr Agnès Giannotti, médecin généraliste et
vice-présidente du syndicat MG France, a souhaité rappeler les gestes
importants en cette période de confinement. "L'heure est à la
mobilisation de tous. Les mesures de confinement ont un double aspect, on se
protège soi-même, et les autres aussi", a-t-elle débuté, avant de prendre
un exemple concret du quotidien.
"J'étais dans le
métro, on était tous serrés les uns contre les autres, et j'ai dit à la
personne derrière moi 'est-ce que vous pouvez vous reculer d'un
mètre?', les gens ont rigolé", détaille-t-elle.
"Ce n'est pas du
courage, c'est du manque de civisme"
Pour elle, ce
comportement est dangereux a bien des aspects.
"J'étais furieuse
parce que ça veut dire 'moi je suis fort je n'ai pas peur du
virus.' 'OK, tu n'as pas peur du virus et peut-être que tu auras une
forme bénigne, mais ceux que tu vas contaminer, est-ce qu’ils auront une forme
bénigne ? Le courage c'est de respecter les 1 mètre" de distance
recommandée entre les individus, ajoute-t-elle.
En présence
du ministre chargé de la Ville et du Logement Julien Denormandie, la
professionnelle de la santé a également rappelé l'importance du confinement
pour les jours à venir.
"Il faut avoir le
moins de contacts possibles en dehors de celles qui consistent à aller
acheter sa nourriture, à aller chez le médecin si on est malades. Ce n'est
pas du courage de résister à ça, c'est au contraire du manque de civisme et
c'est mettre les autres en danger' affirme-t-elle.
"On risque de le
payer très cher collectivement"
Elle est rejointe dans
sa réflexion par le docteur Alain Ducardonnet, consultant santé pour BFMTV, qui
estime que le confinement total est "probable." "On va être
obligés de faire un petit coup de plus, c'est le seul moyen qu'on ait."
Pour Agnès
Giannotti, le ton doit désormais devenir plus dur, la maladie touchant de plus
en plus de Français, de toutes tranches d'âges.
"J'ai un discours
différent car le visage de l'épidémie à changé, on voit qu'il y a des gens jeunes qui ont des formes graves, ils sont moins
nombreux que les personnes âgées mais ils existent. Cette épidémie peut toucher
tout le monde, et si on ne fait pas attention on risque collectivement de
le payer très cher", conclut-elle.
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